mardi 2 juin 2009

Le blog cuve...

eh oui... le week end dernier a été un peu difficile: nous nous sommes retrouvés dans un villages de monorités dao et hmong, et si l'on dit que les asiatiques ne tiennent pas l'alcool, c'est sans compter sur ces minorités en question.
J'ai eu le malheur de me retrouver à la table (euh, disons plutôt à côté, car il n'y avait pas de table) du maître de cérémonie du village (celui qui organise les mariages, improvise des chansons, et accessoirement sert les verres...) et le bougre tenait une sacrée cadence.
Alcohol de riz (ruou) pour tout le monde (je pense de l'ordre de 35-40°), et aucune chance d'y couper. Et si par malheur il se rend compte qu'après avoir trinqué, on a pas bu cul-sec, on risque la damnation (sisi!), en tout cas c'est pas poli du tout!
J'exclue toute considération quantitative pour ne pas inquiter mes parents et mon medecin sur l'état de mon foie, mais c'était beaucoup!

vous pouvez apprecier les rares photos correctes ici (notez le costume traditionnel de la femme, qui, je précise, picole aussi pas mal!) et même une petite vidéo de la chanson improvisée par notre ami Tom Sayer (peut être comprendrez vous ce surnom grâce à la photo avec le chapeau de paille, mais il est possible que le ruou ait aidé à lui trouver ce surnom).

j'avoue que ce week end, alcoholisé certe, mais très symaptique finalement (le cadre était super, mais l'eau du lac un peu trop chaude pour être rafraichissante) n'explique que mon silence de la dernière semaine.
alors pour comprendre celui de la semaine d'avant, vous pouvez voir ici mes activités (éreintantes) du week end précédent. J'anticipe les questions et je précise que Cécile a dans sa bouche une patte de faisan, Tim une queue d'écureuil grillé, et que j'embrasse un pigeon. Malheureusement, le cerf nous a été servi sans les bois, donc pas de photo, dommage (oui, c'est une région de gibier!)
et le week end d'avant a été encore pire... les preuves .

alors pour me remettre de toutes ces émotions, je suis parti aujourd'hui pour 3 semaines de vacances! je vous raconte à mon retour, et le blog relatera cette fois des khmerstories


PS: désolé pour cette dérive "je raconte ma vie"... mais bon y a quand même une petite annecdote dans ce post. malheureusement, chaque week end à été le théatre de plein d'anecdotes, mais j'ai pas le temps de tout vous raconter... ah si vous étiez là, vous sauriez (oui oui, c'est une forme d'invitation à venir au Vietnam)

dimanche 3 mai 2009

patine, age artistique

vous me pardonnerez, j'espère, l'indigence du jeu de mot... mais j'avais besoin d'un titre pour parler de l'effet de l'age et surtout du climat sur les bâtiments au Vietnam.

les maisons sont généralement crépies, le plus souvent jaune ou ocre. c'est plutôt joli et assez gai, (même si ca a un petit je-ne-sais-quoi de colonialiste, l'architecture aidant):


mais le temps, le climat, l'humidité, les moisissures et autres désagréments altèrent assez vite ces couleurs, les patinent, les usent jusqu'à faire ressortir l'enduit précédent, et parfois même les colorent différemment. et je trouve le résultat fascinant!

certains murs ressemblent à des créations involontaires, à des tableaux spontanés...





parfois la maison entière est une oeuvre :


et les mausolées des rois Nguyen à Hué sont encore mieux :

























dans les derniers exemples, les bâtiments ont quelques centaines d'années, certes, mais ils ont déjà été rénovés! il ne faut pas plus de quelques années pour faire une belle moisissure dans ce pays...

le plus caractéristique est la cité pourpre de Hué (ancienne cité impériale) car comme le site est assez énorme, les premiers bâtiments refaits sont déjà bien altérés avant que les restaurations des autres ne soient terminées. en plus Hué est la ville la plus pluvieuse et la plus humide du Vietnam, ce qui ne facilite rien.

jeudi 30 avril 2009

Les guêpes fleurissent vert

Bon le titre est assez explicite. Eh oui, mes nouvelles voisines sont des guêpes qui ont eu la super bonne idée de venir construire leur nid sur mon balcon, à 5 centimètre de la porte.

Or, je n'aime pas ces bêtes... ça ne fait pas de miel, et ça pique de temps en temps. Donc premier réflexe: détruire le nid.

Le problème, c'est que je suis au Vietnam. Donc méfiance! Il faut dire que les guêpes ont une drôle de tête ici: rayures oranges, yeux verts (d'où le choix du titre, mais saurez vous trouver de qui est cette citation tirée d'un poème assez connu? la googlelisation est interdite!)



Donc je me renseigne pour connaitre la dangerosité de ces sales bestioles. Premier réflexe, google! mais aucun résultat probant... beaucoup d'infos sur le frelon asiatique qui envahit nos belles campagnes françaises, mais rien sur les vietnamiennes qui visiblement s'exportent moins bien.

Ma seule déduction: c'est une guêpe poliste, c'est à dire une guêpe sociale, qui construit un nid sans protection autour des alvéoles. A priori, ce n'est pas dangereux... mais je reste très suspicieux.

Deuxième étape, appeler des vietnamiens pour prendre leur avis et leur demander comment détruire le nid.
Je raconte donc mon problème à la première collègue qui répond au téléphone, lui expliquant que c'est horrible, c'est affreux, que je ne sais pas quoi faire, que j'ai peur la nuit maintenant... enfin, je n'ai pas eu le temps de lui dire tout ça, car à peine mentionnais-je le nid qu'elle s'exclame: "mais c'est génial!"

"ha?" ce n'était pas vraiment la réaction que j'attendais

"mais oui! c'est un signe de prospérité! ca porte chance d'avoir un nid dans sa maision!" continue-t-elle

re "ha?" de ma part, "donc il ne faut pas le détruire?"

"ah non! tu sais, ce sont de petites bêtes tres travailleuses et très courageuses" m'explique-t-elle alors très sérieusement...

la discussion continue un peu pour aboutir à la conclusion, qu'en effet, ce n'est pas dangereux, au pire ça gratte un peu quand on se fait piquer, mais c'est tout. et si je veux vraiment le détruire, bah suffit de le casser et elle iront ailleurs.

bref, vu l'aversion viscérale que porte tout français moyen envers ces petites bêtes, c'est amusant de voir qu'ici, c'est l'inverse, et que leur présence est signe de prospérité. mais le plus amusant reste selon moi la justification et le symbolisme, le "ce sont de petits animaux très travailleurs et très courageux"!

et je ne sais pas pourquoi, mais je trouve que ça colle tellement avec la culture vietnamienne! non pas qu'ils soient tous si courageux et si travailleurs, mais ça correspond assez à leur idéaux.


donc voilà, pour l'instant je laisse le nid, ne voulant pas attirer les foudres des génies de la maison sur moi. je ne ressens pas encore vraiment les effets de l'installation de mes nouvelles voisines sur ma prospérité, mais ça ne saurait tarder. et bon, ça fait déjà trois semaines que les ai repérées, et vu la taille du nid, ce n'est pas encore trop préoccupant. il sera toujours temps de leur donner un coup de balai plus tard. et pour l'instant c'est plutôt joli et amusant à observer.

et pour l'échelle, le nid, c'est le petit truc qui intrigue mon chat:

samedi 25 avril 2009

welcome to a Vinaworld

je crois qu'il est temps d'une petite explication sur le nom de ce blog. pourquoi vinastories? tout simplement parce qu'ici tout est vinaquelquechose... et c'est vinadrôle!

exemple:

les cigarettes: Vinataba






les magasins de vêtements: VinaTex






les grandes entreprises publiques: VinaComin

(exploitations minières)






les téléphones: VinaPhone






les produits laitiers: VinaMilk






les cabinets d'avocats et de conseil: VinaLaw


etc.

je n'en rajoute pas d'autres car la liste pourrait être longue... mais où que vous soyez, en faisant un peu attention, il y a forcément un vinatruc en vue!

même les ONG s'y mettent: http://www.vinavie.org/

et tout ce qui n'est pas vina est viet: Viettel, Vietcombank, Vietsopetro, ... (la flemme pour les images)



bref, finalement, c'est un nom fort peu original que celui de mon blog pour les habitués du vietnam et du vinaway-of-life!

voilà pour le vina... pour le stories: c'est parce que je ne désespère toujours pas de switcher un jour vers l'anglais afin que même les moins francophones de mes amis puissent le lire. mais c'est pas gagné! (et puis vinahistoires ou même vinanecdotes, ca craint un peu... sans parler de vinahistoriettes)


prochain post, les nouveaux occupants de mon balcon, et le difficile voisinage, tout symbolique qu'il soit... ça vous intrigue, hein!?


gardez la vinaforme et à bientôt!

dimanche 19 avril 2009

vermicelle blanc et blanc vermicelle

Je m'adresse ici aux habitués des restaurants vietnamiens du 13° et autres arrondissement (voir peut-être même de province). Savez vous qu'ici on ne dit pas bo bun mais bun bo?

Étonnant non?

Pour les autres, je précise que le bobun est un plat vietnamo-francais à base de vermicelles sautées et de boeuf, sauté lui aussi.
Le bun bo, quant à lui, est un plat de vermicelles au boeuf sauté. Quelle différence me direz vous? Eh bien elle est énorme: les vermicelles ne sont pas sautés, mais servis dans un bouillon (fort bon d'ailleurs). Il est également possible de manger du bun bo xao, et dans ce cas là, il n'y a pas de bouillon, mais les vermicelles ne sont toujours pas sautées. si on veut vraiment un équivalent du bobun, il faut alors demander du bun bo ran, et là normalement tout est sauté.
le bun bo classique reste pourtant le plus répandu dans les rues de Hanoi.

La différence de préparation entre le bobun et le bun bo probablement liée au besoin d'adaptation aux palais occidentaux, mais je ne m'explique pas l'inversion du nom.


Bref, revenons en aux bun en elles mêmes. Il y a différents types de vermicelles au Vietnam, les bun, les pho, les mien, les my... je ne sais pas bien ce qui les différencie dans la préparation, mais le goût est indéniablement différent.

les bun font partie des plus répandues, et on les trouves tant au nord qu'au sud. bun boeuf, bun porc, bun poisson, bun escargot, bun mélangé, bun crabe, ... bref tous les assortiments sont possibles. certaines sont des spécialités de telle region, telle ville, voir de telle rue. à Hanoi, la spécialité, c'est le bun cha. c'est du bun avec des boulettes de porc grillées, et des morceaux de poitrine rillés eux aussi. ajoutez à cela quelques nems au crabe à côté, quelques feuilles de salade (à vos risques et périls, c'est là où se cachent parfois bactéries virus et autres parasites surprise) et vous obtenez un vrai bun cha traditionnel. et c'est plutôt bon.


apres c'est quand même assez variable, de la version aseptisée des restos à touriste à la version épicées et un peu louche du bui bui de rue, on passe par tous les gouts.
il y a quelques restaurants particulièrement célèbres, dont le bun cha hang manh, principalement fréquenté par des vietnamiens, ce qui est plutôt bon signe:


(la photo date de cet hiver, d'où les doudounes! aujourd'hui la mini jupe est de retour et ca pourrait être l'objet d'une anecdote, mais faut que je trouve quelques vietnamiennes qui acceptent de se faire prendre en photo)

et pour preuve de la qualité du bun cha, affiché sur tous les murs des 5 étages du resto, il y a même cette petite affiche qui certifie bien que c'est le meilleur de hanoi!


et si c'est DJ Delicious qui le dit, y a pas de raison de ne pas le croire, non?!

lundi 23 mars 2009

résultat : coup de soleil

en attendant la fin de mon récit du Têt (oui, je sais, je suis pas rapide, et pendant ce temps là il se passe d'autres choses, et je commence à accumuler les retards), vous pouvez trouver quelques photos de mon dernier week end à la plage de Mui Ne ici.

bon, il n'y a pas beaucoup de photos de la plage en elle même, mais je vous mettrai le lien vers l'album d'une copine pour compléter. et peut être même un petit post avec quelques explications...

samedi 7 mars 2009

un réveillon pas comme les autres (Têt épisode 2)

d'accord c''est un peu dépassé maintenant, mais je reprends quand même la narration du nouvel an vietnamien.

le samedi, jour de notre arrivée, a été consacré aux retrouvailles familiales, et au courses pour la préparation du Têt. Comme je l'expliquais plus haut ça a été plutôt l'occasion de découvrir les plats typiques et d'assister à mes première prières chez les ancêtres.

Le lendemain, dimanche, est le jour du réveillon du Têt, mais celui ci ne commence que le soir. Donc nous avons profité de l'inactivité du dimanche apès midi pour aller faire un tour à Hoa Lu, l'ancienne capitale du Vietnam.

Le site a beau être historique, il n'y a plus grand chose si ce n'est 2 temples dont on peu douter de l'age annoncé. (ce sera peut être l'occasion d'un autre post, mais la conception vietnamienne de la conservation et du caractère historique est assez différente de la notre). en revanche le cadre était assez joli:




















et comme c'est l'ancienne capitale des rois Lê, on peut les prier dans les temples, et j'ai trouvé que la reine était plutôt mignonne (c'est elle sur la photo).
Au Vietnam, on prie un peu tout ce qui bouge... Dieux, esprits, personnages historiques... peu importe, du moment que ça peut apporter le bonheur. Ainsi, les pagodes sont généralement dédiées aux divinités, tandis que les temples sont les demeures de personnages historiques. Même si ça parait un peu bizarre de prier des anciens généraux, il faut le ressituer dans le cadre du culte des ancêtres: ici on se place systématiquement sous la protection des morts. Ajoutez à cela le fait qu'il y a peu de noms de famille différents ici, au final il est toujours possible de trouver un général/roi à prier qui porte le même nom de famille.

il y a aussi une grotte étonnante où l'on prie plutôt des génies, et il y en a des chouette!


j'aime en particulier celui-ci:

et je mets juste une petite photo du puis (probablement magique, mais sans aucun intérêt), car il représente bien le manque parfois flagrant de compétences en puzzle des conservateurs vietnamiens :


ce qui était formidable, c'est que tous les gens m'ont expliqué que ce site est horrible car on est en permanance agréssé par des vendeuses de rue qui veulent refourger aux touristes chewing gum babioles et autres bidules à touristes. Mais, comme nous y sommes allés le jour du reveillon du Têt, il n'y avais pas un chat! personne! juste le gardien pour les motos et les moines dans les temples. pas plus. et c'était probablement mieux comme ça!


nous sommes ensuite retournés à ninh binh pour le réveillon. le repas en lui même n'était pas extraordinaire car il était constitué des mêmes plats traditionnels même s'il y en avait plus. En revanche, les prières aux ancêtres fûrent plus longues et les plats sont resté plus longtemps devant l'autel (mais ca change pas grand chose au goût). Le chef de famille, dans ce cas ci, le (beau)père de mes amis doit aussi se rendre sur la tombe des ancêtres pour la netoyer, et, j'imagine car je n'y ai pas assisté, déposer des offrandes et prier.
Comme tout bon reveillon, il y avait un feu d'artifice que nous sommes allés voir avant d'aller à la pagode. Cette dernière visite fut l'une des choses les plus amusantes. Le passage à la pagode est en effet obligatoire même s'il ne dure pas longtemps. On y brûle de l'encens, mais comme tous les vietnamiens s'y rendent ce soir là, les présentoires débordent, et il devient difficile de disposer l'encens dans les vases sans se brûler tellement ceux-ci sont pleins de batonnets en train de se consumer. Du coup la pagode baigne dans un nuage de fumée d'enscens assez irrespirable.
Dernière étape avant le retour, il faut cueillir une branche d'un des arbres qui pousse dans la pagode et la garder avec soi toute l'année pour qu'elle porte bonheur (pas de bol, mes amis ont oublié la mienne à Ninh Binh). Une sorte de rameau béni vietnamien si je peux oser cette comparaison hasardeuse...

(là je fais une petite parenthèse pour rendre hommage à Thuy (accent grave sur le u), frère de Thuy (accent aigu sur le u toujours) et époux de Thuy (accent cédille, oui, sur le u) (je vous laisse imaginer qu'il est un peu difficile de comprendre de qui on parle dans la conversation, voir même d'appeler la bonne personne...). Thuy donc qui m'a tout montré et tout expliqué (il parle un francais presque parfait alors qu'il n'a jamais vécu en france ce qui facilite pour les explications) tout au long de mon séjour. il m'a emmené avec lui systématiquement, chez les ancetres, à la pagode, et ma expliqué les différents rituels, et dans la mesure où il y en a, leurs fondements.

en revenant de la pagode, on doit normalement manger du poulet bouilli. personne n'avait vraiment faim alors personne ne m'a poussé à en manger ouf... j'ai rien contre les poulets, mais bouillis à rien et servis froids c'est un peu fadasse. ensuite, on se rend normalement les uns chez les autres pour jouer aux cartes. ca fait parti des activités annonciatrices pour l'année a venir, et il est donc décisif de gagner pour avoir une bonne année. mais comme ce soir là il faisait un temps de chien, personne n'a bougé et seul un ami de Thuy (accent grave) est venu pour jouer aux cartes. j'ai été gentiement invité à participer, et après une rapide explication des règles, première partie, mise: 25 000 Dong (soit un peu plus d'un euro). evidemment, j'ai perdu... 250 000 en tout je crois. l'avantage, c'est que les autres ont tous fini positifs et étaient donc ravis de ne pas avoir perdu le soir du Tet!

ensuite, comme tout le monde était fatigué, j'ai fini la soirée avec Thuy (toujours le même) à boire du Rhum et à discuter du vietnam jusqu'au milieu de la nuit. Apres quoi, il a fallut remonter le poulet bouilli, toujours intact, chez les ancetres et ce fut une ascention épique parsemée de relais de poulet, car escalader les tas de tuiles, c'est plus difficile quand on est éméché. et surtout, SURTOUT, il ne faut pas qu'il tombe, ce serait signe de malchance!

le lendemain, reveil un peu difficile, et petit dejeuner de Banh Chung frits difficile lui aussi... et nous voilà parti pour les premières visites du Têt. nous nous sommes donc rendus un peu plus loin dans le village pour rendre visite à la doyenne de la famille dans la maison de famille (aujourd'hui inhabitée, mais très sympatique bien qu'un peu spartiate). a la suite de quoi nous sommes allés voir l'autel de la famille. c'est un petit temple construit grâce aux dons de tous les descendants de la famille et où l'on prie l'ensemble des l'ascendance de la famille. c'est une sorte de prière des ancêtres en vrac, car ce n'est plus nominatif.















sur la photo de gauche, la famille pose devant le temple, avec de gauche à droite, le petit Dong, son grand père, la doyenne, Thuy (accent grave), la grand mère à peine plus à droite, et enfin, la grande tante si je ne me trompe pas.

c'était une très chouette visite, et ce fut malheureusement la seule car je suis parti juste apres pour Hué et Hoi An, par mécontent d'abandonner la pluie et le froid, mais un peu déçu de ne pas avoir pu assister à plus de visite car c'est cela qui fait le charme du Têt pour ce que j'en comprends.


cela a donc été une formidable expérience culturelle mais surtout humaine que d'avoir été invité à assister à cet évennement familial et crucial pour l'année à venir qu'est le Têt. j'en garde cependant deux regrets: celui de ne pas être résté un peu plus longtemps dans la famille qui m'accueillait si gentiement; et celui d'avoir découvert la vie familiale vietnamiene à cette occasion si spéciale, car, par manque de référence avec la vie quotiedienne, je n'ai pas pu apprécier toute la dimension extraordinaire que revet cet évennement, ni les changements qu'il implique dans la vie de la famille.

si j'ai le courage, je mettrai quelque mots (ou du moins quelques images) sur le reste de mes vacances de Têt, mais il faut aussi savoir arreter de regarder en arrière, et il y a plein d'autres choses plus récentes que je voudrais aussi vous narrer.

dimanche 1 mars 2009

nouvel an lunaire sans soleil

Après le dernier intermède religieux je reviens au Têt et j'en profite pour faire une petite modification sémantique: ce ne sont en effet pas des mandariniers qui envahissent les maisons, mais des kumkuatiers (là j'ai un petit doute sur l'orthographe... et le dictionnaire automatique me propose comme correction: "puisatier", "colzatier" ou "avocatier"... je vois pas le rapport!).

10 jours de vacances, donc, pour le nouvel an lunaire. L'occasion de partir en vacances un peu loin. Mais, j'ai préféré profiter de l'invitation de d'un couple d'amis franco-vietnamien de les accompagner dans leur (belle) famille à Ninh Binh, moyenne ville de province à environ 150 km au sud est de Hanoi.
Le nouvel an est en effet ici un évènement avant tout familial. La famille proche se réuni pour le réveillon (le premier week end), et la semaine de vacances qui suit permet de rendre visite aux parents plus éloignés.

La rue où habite la famille qui m'accueillait est la principale de la ville, mais la maison est en peu en amont du centre ville. Chacune des maisons dans les environs est un petit commerce, mais à partir du lundi matin, premier jour du Têt, tout était fermé, et la ville semblait déserté. Quelques personnes passaient pour rendre visite aux voisins ou à la famille, mais rien de comparable avec l'effervescence du samedi ou du dimanche précédent.


Notez à l'occasion la forme typique des maisons: longues et étroites, rez de chaussé dédié au magasin et au parking à moto, et surtout une facade exubérante qui contraste avec les côtés dénudés. dans un sens ca peut paraitre normal: la hauteur permet d'économiser sur le terrain à acheter, et ils anticipent sur la construction d'une maison à côté. En plus, comme les villes sont construites autour d'une rue, il est déterminant d'avoir pignon sur rue, même étroit, et le terrain coûte moisn cher en profondeur que le long de la route. C'est pareil dans toutes les villes, mais aussi dans les campagnes... et là c'est plus bizarre! on voit régulièrement, au milieu d'un champ, voir dans la forêt, une maison tout en profondeur, toujours avec une façade bariolé un peu kitsch, et des murs latéraux complètement nus. je ferme la parenthèse.

Je suis donc parti le samedi matin. Embouteillages monstres... Le couple d'amis ayant un bébé, nous sommes allés à Ninh Binh en taxi. Le train aurait été possible mais peu pratique, la moto simplement hors de question. Les vietnamiens rentraient tous dans leurs familles, et donc les rues étaient surchargées de voitures louées pour l'occasion, et pour les moins chanceux, de motos chargées comme des mules. La route n'était qu'un long défilé de motos transportant de 1 à 3 personnes (heureusement, même les vietnamiens n'envisagent pas de faire 150km à 4 sur une moto...), mais aussi, des paquets cadeaux, des valises empilées défiant toutes les lois de la gravité voir de la relativité générale, et autres sacs, paquets, et autres accéssoires tous plus diverses qu'etranges.

Le chauffeur a comme d'habitude faillit tuer une bonne douzaine de motards, mais nous sommes arrivés sans encombres. L'accueil de la famille a été très chaleureux, mais c'était bien la seule chose! En plein hiver vietnamien, il devait faire entre 10 et 15°C... j'entends déjà certains dire que 10° c'est de la rigolade, qu'en france ou en allemagne il faisait bien -5° à l'époque. je leur propose donc d'essayer! 10° quand il n'y a absolument aucun chauffage, que le taux d'humidité frole les 95%, bah, ce n'est pas si agréable que ça! je dirais même pire que la normandie, c'est tout dire! il faut aussi prendre en compte le fait que, en cette période de vacances, la porte reste évidemment ouverte. donc l'intérieur de la maison n'est pas plus chaud, voire même plutôt plus froid que l'extérieur, et les courants d'air omniprésents. conclusion, j'ai rarement eu aussi froid pendant aussi longtemps, et pourtant je restais en manteau de laine toute la journée (même pour les repas). Au point que les parents de Thuy, qui avaient dû probablement remarquer que j'avais un peu froid, m'ont prété, le dernier jour, une magnifique toque, pour me rendre dans la famille à qui nous rendions visite.

bref j'avoue que le temps ne m'a pas poussé à éterniser ma visite.

nous sommes donc arrivés le samedi pour le déjeuner. au menu: banh trung, nem chua et autres trucs bizarres. ce sont les plats traditionnels pour le têt, et cela composait la base de tous les repas durant cette période (il y avait toujours un ou deux autres plats plus classiques type nems ou veau à la citronnelle).


très franchement, je n'ai pas tout adoré... en particulier, les espèces de saucisses de viande, ou de paté de tête (soit tout sauf l'assiette de légume et le gros carré vert sur la photo) n'étaient pas terribles.

j'avais en revanche entendu grand mal du banh trung, le gros carré vert en question, mais je n'ai pas trouvé ça si mauvais finalement. même assez bon bien qu'un peu étouffe chrétien.
c'est en réalité un gros gateau de riz gluant, farci avec de drôles de choses (je n'ai identifié que les champignons et la viande de porc, mais je pense qu'il y avait de l'oeuf aussi). la couleur verte est due aux feuilles qui l'enrobent (ça ressemble à des feuilles de bananier, mais on m'a dit que c'est un autre arbre).
le banh trung représente à lui tout seul le Têt, même si certains en mangent à d'autres occasions. sa préparation est en elle même un rite, auquel j'ai été initié pour devenir à la fin "ouvreur de banh trung" officiel de la famille. l'exercice est loin d'être évident, et ça me prenait à chaque fois une bonne demi heure...
tout d'abord, le riz gluant, ca colle terriblement! (même avec du savon, c'est difficile de s'en débarrasser quand on en a sur les doigts) alors pour retirer les feuilles qui l'entourent, c'est assez coton! et forcément on s'en met plein les doigts...
ensuite, le découpage. tout un art! impossible en effet de faire passer un couteau dans ce bloc de glue sans détruire l'édifice! alors on utilise les lianes qui ferment l'emballage de feuille comme autant de fil à beurre.

(je me rends compte que mon pavé sur le banh trung est complètement indigeste, alors je vous insère une petite vidéo sur sa fabrication. profitez bien de la musique, c'est celle qu'on a entendu des semaines voire des mois durant avant le têt (une sorte de petit papa noel local, lui aussi mis à toutes les sauces))


dans l'ordre il faut donc pour l'ouvrir, retirer les feuilles sur la partie supérieure du bidule, découper les lianes en fils filaments végétaux, les disposer en étoile à la surface, retourner l'ensemble, retirer l'autre partie des feuilles, et enfin, découper en tirant sur les fils.
mais attention, on met au total quatre filaments, et si l'on se trompe dans l'ordre pour tirer, c'est le drame, car tout s'entremèle et c'est irrécupérable (mais ouf, ca ne m'est jamais arrivé). il faut donc marquer l'ordre des fils grâce à des petits noeuds, pour ne pas mélanger. d'abord celui sans noeuds, puis celui avec un seul... et au final on obtient 8 parts parfaitement découpées, mais un peu trop grosses, car ce n'est pas possible de faire plus petit sans tout casser... impossible d'ailleurs de l'attraper avec des baguettes de manière conventionnelle, et chacun a sa méthode. j'ai adopté rapidement celle qui est probablement la moins élégante, mais la plus pratique: planter ses baguettes dans le truc, et ensuite grignoter comme une brochette.
enfin, je me rends compte que je viens d'écrire un énorme pavé sur le banh trung, alors je crois qu'il est temps que je passe à autre chose.


vous avez peut être noté sur la photo que tous ces plats étaient disposés sur un plateau. normal dans un sens vu que cuisine et salle à manger étaient aux deux bouts du couloir, mais ce n'est pas la raison principale. le plateau se justifie d'autant plus car les plats passent, entre la cuisine et la salle à manger, par le 3 voir 4° étage... chez les ancêtres! tous les plats sont en effet systématiquement présenté sur l'autel des ancêtres, non pas le temps d'une prière, mais plutôt une demi-journée. et commes les ancêtres habitent traditionnellement le plus haut possible, ca fait une trotte... (d'autant plus que dans la maison de la famille, il n'y avait pas encore l'escalier qui permet d'atteindre la petite pièce sur le toit, et qu'il fallait escalader des tas de tuiles pour y arriver. pas facile quand on a dans les mains un poulet bouilli, autre plat traditionnel du tet).
et ce rituel se reproduisait avant chaque repas!
pas la peine de préciser que les repas étaient, de fait, froids. seuls les légumes et les plats non traditionnelles étaient réchauffés.

je vais m'arrêter sur ces considérations religioso-culinaires car si j'essaie de tout raconter d'un coup, ca va encore durer une semaien de plus!

en bonus, je vous mets juste les photos des (beaux) parents des mes amis, ravis de retrouver leur petit fils (comme tous les grands parents finalement ;) )

mercredi 25 février 2009

Oh Tchoi oi ! (oh mon dieu!)

aujourd'hui c'est le mercredi des cendres. (très franchement j'avais un peu oublié, mais ça va, j'ai mangé une pizza au fromage ce midi).

alors ce soir, il y avait foule devant la cathédrale





une chose qui m'a étonné, c'est qu'ils portent tous des bandeaux blancs noués autours du front ou portés en écharpes. je ne me souviens pas d'avoir vu ça en france précédemment, et j'avoue ne pas savoir quelle en est al raison ou la symbolique.




une dernière petite remarque à l'occasion de ce post inter-narration-du-Têt, vous noterez sur la photo suivante, que les langues monosyllabiques, c'est bien pratique pour les banderoles d'églises ou en tout genre!


petite correction: il semblerait que les bandeaux blancs n'ont rien à voir avec le carême, mais plutôt avec le deuil car l'évèque de Hanoi est décédé 2 jours avant.
Même si les mariage sont aujourd'hui calqués sur le modèle européen, et donc avec robe meringue vietnamienne bien blanche, le blanc est à l'origine couleur de deuil ici.

samedi 21 février 2009

Meuh!

Eh oui cette année c'est l'année du bœuf!

Je pourrais essayer de vous faire croire que le nouvel an lunaire était hier, mais je pense que ça ne marchera pas, alors j'admets, je suis en retard, car c'était bien le 26 janvier au matin que l'on est rentrés dans cette nouvelle année.

Si le 1er janvier commence à être un peu fêté ici, ça ne concerne que quelques personnes qui y voient une occasion de faire la fête (juste comme en europe finalement...). Au Vietnam c'est le Têt qui est le vrai nouvel an. C'est l'événement le plus important de l'année et à la différence de notre 1er janvier il possède encore un vrai symbolisme.

En revanche, c'est une période un peu dure pour les européens. Comment le décrire... c'est probablement comparable au sentiment que peut éprouver un Vietnamien lâché dans le rush des courses de la veille de noël. Tout le monde s'excite, la circulation devient un cauchemar, et les rues deviennent des forêts sur roulettes...

Et non ce n'est pas une obscure métaphore! il y a bien quantité d'arbres qui aprentent les rues durant les semaines qui précèdent le Têt, car chaque maison se doit d'avoir son mandarinier, et éventuellement son prunier. Symbolisme oblige.
Hors ici, tout se transporte en moto. Alors on voit tous les 5 mètres un bel arbre en pot qui se déplace dans la ville.

(là normalement il devrait y avoir une photo pourrie prise avec mon téléphone portable d'un mandarinier en vadrouille, mais le driver bluetooth de mon PC m'a laché, alors en attendant je pique sans scrupule celle du blog d'un copain, et je remercie reuters et Richard Vogel pour cette image)

Mais ne vous fiez pas au terme "en pot", car si certains sont plutôt des arbustes, on voit régulièrement des mandariniers de plus de deux mêtres qui se balancent au vent dans les rues de Hanoi. Ça donne d'ailleurs parfois des situations cocasses, comme quand l'arbre se prends dans les fils électriques suspendus... En même temps, j'imagine que c'est pas facile de conduire avec un arbre sur le porte bagage! (là sur la photo, c'est plutôt un petit par exemple)


Si les gens s'activent autant, c'est aussi car, en plus du repas du réveillon du dimanche soir, il faut faire des réserve, car ici la semaine qui suit est entièrement fériée. Alors, férié au Vietnam, ça veut tout et rien dire... mais pas pour le Têt! Y a vraiment rien d'ouvert. Que dalle. Nada. Du moins pendant les premiers jours.

Du coup, pour certains, c'est l'occasion de profiter d'un Hanoi calme, sans trop de circulation, et un peu fantomatique. Mais la plupart des expat fuient vers d'autres contrées plus actives, peut être pour ne pas se retrouver confrontés à eux mêmes (ou à leurs femmes).

La troisième catégorie d'expats est celle des maris de vietnamiennes (ou des femmes de vietnamiens, mais, allez savoir pourquoi, y en a beaucoup moins). C'est peut être pour eux que cette période est la pire... car cela implique de passer une bonne partie de la semaine dans la belle famille à faire des visites et recevoir les voisins, et la plupart en ont une peur bleue.

Mais ça je vais pouvoir vous le raconter en détail car j'ai justement été invité pour le Têt à accompagner un français dans sa belle famille vietnamienne ; et prenant mon courage à deux main et ma liasse de billets porte-bonheur de l'autre, je me suis rendu à Ninh Binh malgré les avertissements réitérés de certains et l'incompréhension des autres.

mercredi 7 janvier 2009

clic

j'ai mis en ligne quelques photos du petit roadtrip qu'on s'est fait dans les montagnes du nord ouest avec Yves (que vous reconnaitrez facilement à son beau casque rose que les loueurs de motos lui ont gracieusement prêté)

pour l'instant je n'ai pas trié, pas mis de commentaire, rien... mais qui sait, peut être un jour! (avouez que déjà vous aviez abandonné l'idée de les voir, non? alors qu'il faut juste me laisser le temps de le faire. deux trois mois, pas plus.)

bref, pour ceux que ça intéresse, c'est

voilà, c'est tout pour aujourd'hui.

dimanche 4 janvier 2009

champion du monde... ou presque

voilà avec l'habituelle semaine de retard pour la transmission des événements (décalage horaire oblige) la suite et fin de l'épisode foot.

eh oui, dimanche dernier le Vietnam a gagné contre la Thaïlande! le Vietnam a gagné la coupe Suzuki! et c'était la folie.

je suis sorti deux heures après la fin du match (obligations skypesques et familiales obligent ;) ) et l'horizon était rouge quelque soit la direction dans laquelle je regardais.

la dernière fois, la foule s'était concentrée autour du lac Hoan Kiem, et ma rue restait étonnamment tranquille. cette fois, il en était tout autrement, la vidéo en dessous a été prise juste devant ma porte... et comme ils ont fait la fête jusqu'à 4h du mat (hyper tard pour un vietnamien moyen), la nuit a été un peu difficile (mettez le volume à fond avant de lancer la vidéo, et je vous laisse imaginer).



Et, pas que dans ma rue! c'était partout pareil, jusque dans les plus petites ruelles :

(j'avoue que l'on ne voit pas hyper bien sur la photo... mon reflex me manque! snif)

et tout le monde était de la fête, du grand père au bébé, tous bariolé. on voyait même les riches hommes d'affaires vietnamiens, guindés dans leurs costumes noir et conduisant les derniers modèles de gros scooter, noirs eux aussi, qui tenaient un petit drapeau dans leur main, histoire d'essayer de passer inapercus dans cette foule bariolée.

(désolé encore pour la qualité...)


même s'il n'y a pas de motos roulant sur le trottoir sur la photo ci dessus, je vous laisse imaginer que la vie de piéton était un peu difficile dans ces conditions. je n'ai même pas réussi à atteindre le lac qui est à moins de 10 min à pied de chez moi... mais le pire restait pour les voitures que des conducteurs mal inspirés avaient amenées dans la foule, et qui se retrouvaient régulièrement prises d'assaut.



mis à part l'énervement des conducteurs de voitures qui sortaient régulièrement, hurlants et gesticulants, pour essayer en vain de faire s'écarter les joyeux drilles qui sautaient sur leur toit, tout se passait dans la bonne humeur: beaucoup de bruit, énormément de gnes, mais très peu de gens saouls, aucune casse, juste des sourires à n'en plus finir, et quelques prises à parti pour m'expliquer que le Vietnam vient de gagner (ce que j'avais à peu près compris) et que c'est très important car ça n'était jamais arrivé... et le reste, je n'ai pas toujours tout compris.

certains m'ont même demandé de les prendre en photo, histoire d'immortaliser leur bonheur :


mais bon, il y a eu quand même plusieurs centaines de blessés, et moi-même j'ai du perdre quelques années d'espérance de vie en restant 15 min dans cet incroyable nuage de gaz d'échappements...