lundi 23 mars 2009

résultat : coup de soleil

en attendant la fin de mon récit du Têt (oui, je sais, je suis pas rapide, et pendant ce temps là il se passe d'autres choses, et je commence à accumuler les retards), vous pouvez trouver quelques photos de mon dernier week end à la plage de Mui Ne ici.

bon, il n'y a pas beaucoup de photos de la plage en elle même, mais je vous mettrai le lien vers l'album d'une copine pour compléter. et peut être même un petit post avec quelques explications...

samedi 7 mars 2009

un réveillon pas comme les autres (Têt épisode 2)

d'accord c''est un peu dépassé maintenant, mais je reprends quand même la narration du nouvel an vietnamien.

le samedi, jour de notre arrivée, a été consacré aux retrouvailles familiales, et au courses pour la préparation du Têt. Comme je l'expliquais plus haut ça a été plutôt l'occasion de découvrir les plats typiques et d'assister à mes première prières chez les ancêtres.

Le lendemain, dimanche, est le jour du réveillon du Têt, mais celui ci ne commence que le soir. Donc nous avons profité de l'inactivité du dimanche apès midi pour aller faire un tour à Hoa Lu, l'ancienne capitale du Vietnam.

Le site a beau être historique, il n'y a plus grand chose si ce n'est 2 temples dont on peu douter de l'age annoncé. (ce sera peut être l'occasion d'un autre post, mais la conception vietnamienne de la conservation et du caractère historique est assez différente de la notre). en revanche le cadre était assez joli:




















et comme c'est l'ancienne capitale des rois Lê, on peut les prier dans les temples, et j'ai trouvé que la reine était plutôt mignonne (c'est elle sur la photo).
Au Vietnam, on prie un peu tout ce qui bouge... Dieux, esprits, personnages historiques... peu importe, du moment que ça peut apporter le bonheur. Ainsi, les pagodes sont généralement dédiées aux divinités, tandis que les temples sont les demeures de personnages historiques. Même si ça parait un peu bizarre de prier des anciens généraux, il faut le ressituer dans le cadre du culte des ancêtres: ici on se place systématiquement sous la protection des morts. Ajoutez à cela le fait qu'il y a peu de noms de famille différents ici, au final il est toujours possible de trouver un général/roi à prier qui porte le même nom de famille.

il y a aussi une grotte étonnante où l'on prie plutôt des génies, et il y en a des chouette!


j'aime en particulier celui-ci:

et je mets juste une petite photo du puis (probablement magique, mais sans aucun intérêt), car il représente bien le manque parfois flagrant de compétences en puzzle des conservateurs vietnamiens :


ce qui était formidable, c'est que tous les gens m'ont expliqué que ce site est horrible car on est en permanance agréssé par des vendeuses de rue qui veulent refourger aux touristes chewing gum babioles et autres bidules à touristes. Mais, comme nous y sommes allés le jour du reveillon du Têt, il n'y avais pas un chat! personne! juste le gardien pour les motos et les moines dans les temples. pas plus. et c'était probablement mieux comme ça!


nous sommes ensuite retournés à ninh binh pour le réveillon. le repas en lui même n'était pas extraordinaire car il était constitué des mêmes plats traditionnels même s'il y en avait plus. En revanche, les prières aux ancêtres fûrent plus longues et les plats sont resté plus longtemps devant l'autel (mais ca change pas grand chose au goût). Le chef de famille, dans ce cas ci, le (beau)père de mes amis doit aussi se rendre sur la tombe des ancêtres pour la netoyer, et, j'imagine car je n'y ai pas assisté, déposer des offrandes et prier.
Comme tout bon reveillon, il y avait un feu d'artifice que nous sommes allés voir avant d'aller à la pagode. Cette dernière visite fut l'une des choses les plus amusantes. Le passage à la pagode est en effet obligatoire même s'il ne dure pas longtemps. On y brûle de l'encens, mais comme tous les vietnamiens s'y rendent ce soir là, les présentoires débordent, et il devient difficile de disposer l'encens dans les vases sans se brûler tellement ceux-ci sont pleins de batonnets en train de se consumer. Du coup la pagode baigne dans un nuage de fumée d'enscens assez irrespirable.
Dernière étape avant le retour, il faut cueillir une branche d'un des arbres qui pousse dans la pagode et la garder avec soi toute l'année pour qu'elle porte bonheur (pas de bol, mes amis ont oublié la mienne à Ninh Binh). Une sorte de rameau béni vietnamien si je peux oser cette comparaison hasardeuse...

(là je fais une petite parenthèse pour rendre hommage à Thuy (accent grave sur le u), frère de Thuy (accent aigu sur le u toujours) et époux de Thuy (accent cédille, oui, sur le u) (je vous laisse imaginer qu'il est un peu difficile de comprendre de qui on parle dans la conversation, voir même d'appeler la bonne personne...). Thuy donc qui m'a tout montré et tout expliqué (il parle un francais presque parfait alors qu'il n'a jamais vécu en france ce qui facilite pour les explications) tout au long de mon séjour. il m'a emmené avec lui systématiquement, chez les ancetres, à la pagode, et ma expliqué les différents rituels, et dans la mesure où il y en a, leurs fondements.

en revenant de la pagode, on doit normalement manger du poulet bouilli. personne n'avait vraiment faim alors personne ne m'a poussé à en manger ouf... j'ai rien contre les poulets, mais bouillis à rien et servis froids c'est un peu fadasse. ensuite, on se rend normalement les uns chez les autres pour jouer aux cartes. ca fait parti des activités annonciatrices pour l'année a venir, et il est donc décisif de gagner pour avoir une bonne année. mais comme ce soir là il faisait un temps de chien, personne n'a bougé et seul un ami de Thuy (accent grave) est venu pour jouer aux cartes. j'ai été gentiement invité à participer, et après une rapide explication des règles, première partie, mise: 25 000 Dong (soit un peu plus d'un euro). evidemment, j'ai perdu... 250 000 en tout je crois. l'avantage, c'est que les autres ont tous fini positifs et étaient donc ravis de ne pas avoir perdu le soir du Tet!

ensuite, comme tout le monde était fatigué, j'ai fini la soirée avec Thuy (toujours le même) à boire du Rhum et à discuter du vietnam jusqu'au milieu de la nuit. Apres quoi, il a fallut remonter le poulet bouilli, toujours intact, chez les ancetres et ce fut une ascention épique parsemée de relais de poulet, car escalader les tas de tuiles, c'est plus difficile quand on est éméché. et surtout, SURTOUT, il ne faut pas qu'il tombe, ce serait signe de malchance!

le lendemain, reveil un peu difficile, et petit dejeuner de Banh Chung frits difficile lui aussi... et nous voilà parti pour les premières visites du Têt. nous nous sommes donc rendus un peu plus loin dans le village pour rendre visite à la doyenne de la famille dans la maison de famille (aujourd'hui inhabitée, mais très sympatique bien qu'un peu spartiate). a la suite de quoi nous sommes allés voir l'autel de la famille. c'est un petit temple construit grâce aux dons de tous les descendants de la famille et où l'on prie l'ensemble des l'ascendance de la famille. c'est une sorte de prière des ancêtres en vrac, car ce n'est plus nominatif.















sur la photo de gauche, la famille pose devant le temple, avec de gauche à droite, le petit Dong, son grand père, la doyenne, Thuy (accent grave), la grand mère à peine plus à droite, et enfin, la grande tante si je ne me trompe pas.

c'était une très chouette visite, et ce fut malheureusement la seule car je suis parti juste apres pour Hué et Hoi An, par mécontent d'abandonner la pluie et le froid, mais un peu déçu de ne pas avoir pu assister à plus de visite car c'est cela qui fait le charme du Têt pour ce que j'en comprends.


cela a donc été une formidable expérience culturelle mais surtout humaine que d'avoir été invité à assister à cet évennement familial et crucial pour l'année à venir qu'est le Têt. j'en garde cependant deux regrets: celui de ne pas être résté un peu plus longtemps dans la famille qui m'accueillait si gentiement; et celui d'avoir découvert la vie familiale vietnamiene à cette occasion si spéciale, car, par manque de référence avec la vie quotiedienne, je n'ai pas pu apprécier toute la dimension extraordinaire que revet cet évennement, ni les changements qu'il implique dans la vie de la famille.

si j'ai le courage, je mettrai quelque mots (ou du moins quelques images) sur le reste de mes vacances de Têt, mais il faut aussi savoir arreter de regarder en arrière, et il y a plein d'autres choses plus récentes que je voudrais aussi vous narrer.

dimanche 1 mars 2009

nouvel an lunaire sans soleil

Après le dernier intermède religieux je reviens au Têt et j'en profite pour faire une petite modification sémantique: ce ne sont en effet pas des mandariniers qui envahissent les maisons, mais des kumkuatiers (là j'ai un petit doute sur l'orthographe... et le dictionnaire automatique me propose comme correction: "puisatier", "colzatier" ou "avocatier"... je vois pas le rapport!).

10 jours de vacances, donc, pour le nouvel an lunaire. L'occasion de partir en vacances un peu loin. Mais, j'ai préféré profiter de l'invitation de d'un couple d'amis franco-vietnamien de les accompagner dans leur (belle) famille à Ninh Binh, moyenne ville de province à environ 150 km au sud est de Hanoi.
Le nouvel an est en effet ici un évènement avant tout familial. La famille proche se réuni pour le réveillon (le premier week end), et la semaine de vacances qui suit permet de rendre visite aux parents plus éloignés.

La rue où habite la famille qui m'accueillait est la principale de la ville, mais la maison est en peu en amont du centre ville. Chacune des maisons dans les environs est un petit commerce, mais à partir du lundi matin, premier jour du Têt, tout était fermé, et la ville semblait déserté. Quelques personnes passaient pour rendre visite aux voisins ou à la famille, mais rien de comparable avec l'effervescence du samedi ou du dimanche précédent.


Notez à l'occasion la forme typique des maisons: longues et étroites, rez de chaussé dédié au magasin et au parking à moto, et surtout une facade exubérante qui contraste avec les côtés dénudés. dans un sens ca peut paraitre normal: la hauteur permet d'économiser sur le terrain à acheter, et ils anticipent sur la construction d'une maison à côté. En plus, comme les villes sont construites autour d'une rue, il est déterminant d'avoir pignon sur rue, même étroit, et le terrain coûte moisn cher en profondeur que le long de la route. C'est pareil dans toutes les villes, mais aussi dans les campagnes... et là c'est plus bizarre! on voit régulièrement, au milieu d'un champ, voir dans la forêt, une maison tout en profondeur, toujours avec une façade bariolé un peu kitsch, et des murs latéraux complètement nus. je ferme la parenthèse.

Je suis donc parti le samedi matin. Embouteillages monstres... Le couple d'amis ayant un bébé, nous sommes allés à Ninh Binh en taxi. Le train aurait été possible mais peu pratique, la moto simplement hors de question. Les vietnamiens rentraient tous dans leurs familles, et donc les rues étaient surchargées de voitures louées pour l'occasion, et pour les moins chanceux, de motos chargées comme des mules. La route n'était qu'un long défilé de motos transportant de 1 à 3 personnes (heureusement, même les vietnamiens n'envisagent pas de faire 150km à 4 sur une moto...), mais aussi, des paquets cadeaux, des valises empilées défiant toutes les lois de la gravité voir de la relativité générale, et autres sacs, paquets, et autres accéssoires tous plus diverses qu'etranges.

Le chauffeur a comme d'habitude faillit tuer une bonne douzaine de motards, mais nous sommes arrivés sans encombres. L'accueil de la famille a été très chaleureux, mais c'était bien la seule chose! En plein hiver vietnamien, il devait faire entre 10 et 15°C... j'entends déjà certains dire que 10° c'est de la rigolade, qu'en france ou en allemagne il faisait bien -5° à l'époque. je leur propose donc d'essayer! 10° quand il n'y a absolument aucun chauffage, que le taux d'humidité frole les 95%, bah, ce n'est pas si agréable que ça! je dirais même pire que la normandie, c'est tout dire! il faut aussi prendre en compte le fait que, en cette période de vacances, la porte reste évidemment ouverte. donc l'intérieur de la maison n'est pas plus chaud, voire même plutôt plus froid que l'extérieur, et les courants d'air omniprésents. conclusion, j'ai rarement eu aussi froid pendant aussi longtemps, et pourtant je restais en manteau de laine toute la journée (même pour les repas). Au point que les parents de Thuy, qui avaient dû probablement remarquer que j'avais un peu froid, m'ont prété, le dernier jour, une magnifique toque, pour me rendre dans la famille à qui nous rendions visite.

bref j'avoue que le temps ne m'a pas poussé à éterniser ma visite.

nous sommes donc arrivés le samedi pour le déjeuner. au menu: banh trung, nem chua et autres trucs bizarres. ce sont les plats traditionnels pour le têt, et cela composait la base de tous les repas durant cette période (il y avait toujours un ou deux autres plats plus classiques type nems ou veau à la citronnelle).


très franchement, je n'ai pas tout adoré... en particulier, les espèces de saucisses de viande, ou de paté de tête (soit tout sauf l'assiette de légume et le gros carré vert sur la photo) n'étaient pas terribles.

j'avais en revanche entendu grand mal du banh trung, le gros carré vert en question, mais je n'ai pas trouvé ça si mauvais finalement. même assez bon bien qu'un peu étouffe chrétien.
c'est en réalité un gros gateau de riz gluant, farci avec de drôles de choses (je n'ai identifié que les champignons et la viande de porc, mais je pense qu'il y avait de l'oeuf aussi). la couleur verte est due aux feuilles qui l'enrobent (ça ressemble à des feuilles de bananier, mais on m'a dit que c'est un autre arbre).
le banh trung représente à lui tout seul le Têt, même si certains en mangent à d'autres occasions. sa préparation est en elle même un rite, auquel j'ai été initié pour devenir à la fin "ouvreur de banh trung" officiel de la famille. l'exercice est loin d'être évident, et ça me prenait à chaque fois une bonne demi heure...
tout d'abord, le riz gluant, ca colle terriblement! (même avec du savon, c'est difficile de s'en débarrasser quand on en a sur les doigts) alors pour retirer les feuilles qui l'entourent, c'est assez coton! et forcément on s'en met plein les doigts...
ensuite, le découpage. tout un art! impossible en effet de faire passer un couteau dans ce bloc de glue sans détruire l'édifice! alors on utilise les lianes qui ferment l'emballage de feuille comme autant de fil à beurre.

(je me rends compte que mon pavé sur le banh trung est complètement indigeste, alors je vous insère une petite vidéo sur sa fabrication. profitez bien de la musique, c'est celle qu'on a entendu des semaines voire des mois durant avant le têt (une sorte de petit papa noel local, lui aussi mis à toutes les sauces))


dans l'ordre il faut donc pour l'ouvrir, retirer les feuilles sur la partie supérieure du bidule, découper les lianes en fils filaments végétaux, les disposer en étoile à la surface, retourner l'ensemble, retirer l'autre partie des feuilles, et enfin, découper en tirant sur les fils.
mais attention, on met au total quatre filaments, et si l'on se trompe dans l'ordre pour tirer, c'est le drame, car tout s'entremèle et c'est irrécupérable (mais ouf, ca ne m'est jamais arrivé). il faut donc marquer l'ordre des fils grâce à des petits noeuds, pour ne pas mélanger. d'abord celui sans noeuds, puis celui avec un seul... et au final on obtient 8 parts parfaitement découpées, mais un peu trop grosses, car ce n'est pas possible de faire plus petit sans tout casser... impossible d'ailleurs de l'attraper avec des baguettes de manière conventionnelle, et chacun a sa méthode. j'ai adopté rapidement celle qui est probablement la moins élégante, mais la plus pratique: planter ses baguettes dans le truc, et ensuite grignoter comme une brochette.
enfin, je me rends compte que je viens d'écrire un énorme pavé sur le banh trung, alors je crois qu'il est temps que je passe à autre chose.


vous avez peut être noté sur la photo que tous ces plats étaient disposés sur un plateau. normal dans un sens vu que cuisine et salle à manger étaient aux deux bouts du couloir, mais ce n'est pas la raison principale. le plateau se justifie d'autant plus car les plats passent, entre la cuisine et la salle à manger, par le 3 voir 4° étage... chez les ancêtres! tous les plats sont en effet systématiquement présenté sur l'autel des ancêtres, non pas le temps d'une prière, mais plutôt une demi-journée. et commes les ancêtres habitent traditionnellement le plus haut possible, ca fait une trotte... (d'autant plus que dans la maison de la famille, il n'y avait pas encore l'escalier qui permet d'atteindre la petite pièce sur le toit, et qu'il fallait escalader des tas de tuiles pour y arriver. pas facile quand on a dans les mains un poulet bouilli, autre plat traditionnel du tet).
et ce rituel se reproduisait avant chaque repas!
pas la peine de préciser que les repas étaient, de fait, froids. seuls les légumes et les plats non traditionnelles étaient réchauffés.

je vais m'arrêter sur ces considérations religioso-culinaires car si j'essaie de tout raconter d'un coup, ca va encore durer une semaien de plus!

en bonus, je vous mets juste les photos des (beaux) parents des mes amis, ravis de retrouver leur petit fils (comme tous les grands parents finalement ;) )